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Le blog d'Arnaud Percebois
11 mars 2009

Un ressac perpétuel

affiche_welcome

Je tenais à voir le dernier film de Philippe Lioret, Welcome. Je n’ai volontairement lu aucune critique avant d’y aller. Je savais que la polémique était née, que Besson avait bondi de son fauteuil de la rue Grenelle pour venir brailler "l’inadmissible comparaison" aux micros des medias, mais je voulais avant tout me divertir. Peine perdue. Le sujet est brûlant d’actualité.

Pour le nouveau ministre de l’Immigration, l’amalgame avec la police de Vichy est une grave erreur. Evidemment que les finalités ne sont pas les mêmes et heureusement ! Mais trouve-t-il alors justifié d'arracher une gamine de 7 ans des bras de son grand-père à la sortie de l'école ou de dénoncer au guichet d'une administration un sans-papier repéré au faciès ? De s’enorgueillir d’avoir expulsé 30 000 sans papiers l’année dernière ?

Si demain, j’aidais un homme en difficulté qui n’a pas de papiers, je tomberais sous le coup d’une "aide à la personne en situation irrégulière" répréhensible. Déroutant.

On a fermé Sangatte, et récemment Besson avait promis de "rendre étanche" la zone portuaire ainsi que les quais d’embarquement d’Eurotunnel afin de dissuader les candidats à l’émigration vers l’Angleterre. Très bien, et après ?

Personne ne veut de ces étrangers qui n'ont plus rien derrière eux et plus rien devant. Derrière cette misère, c'est toute la politique d'asile de l'Union européenne qui est en cause. Le problème de la gestion de l’immigration clandestine dans l’UE n’est pas géré communément mais, selon la volonté de Bruxelles, reste le problème du pays dans lequel les clandestins arrivent. L’Union privilégie le répressif et le contrôle des frontières et laissent la protection des personnes au second plan.

Pour exemple la Grèce est sûrement un des pires cas : un pays composé de 450 îles... Une aubaine pour les touristes mais aussi pour les immigrés clandestins qui, en débarquant sur les plages de Samos ou de Mykonos entre deux parasols, mettent un premier pied en Europe. Et après ? Ceux qui sont pris se voient délivrer par les autorités un papier écrit en grec, parfois en anglais, stipulant qu’ils ont un mois pour quitter le territoire. Les grecs sont ainsi seuls pour faire face, tant mal que bien, à l’assaut répété des boat people.

Bref, pour en revenir à cette sortie cinéphilique, ce film est humain et d’une triste réalité.

Dérangeant, mais tellement vrai.

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